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en route vers l'harmonie en Arménie


Chers vous;

tout ce temps loin de vous, de vos envies de savoir, ah nous avons été aspirées par le tourbillon terrible et magnifique de la vie qui passe toujours aussi vite et très certainement trop vite pour nous !

Alors oui, Math vous a laissé au coeur de nos expériences Kapadociennes et de là est parti un grand trip vers l'Arménie pour retrouver l'harmonie, comme nous nous plaisons à le dire.

7 jours non-stop de Mercolady, c'était la première fois et on s'en souviendra, surtout nos corps. l'impression d'être dans une cabine supersonique sur une planète faite de cratères.

Ouais parce que la Géorgie ne nous a pas épargné, ses routes sont un véritable gruyère à ciel ouvert où nous faisions approximativement du 20km/heure dans les bons moments!

Mais on avance, ca c'est sûr, tant qu'on peut

on se retrouve à faire demi tour sur la route un peu avant Akhaltsikhé pour cause de neige et de col impassable.

Nous on persévère, on veut quand même y aller jusqu'à se retrouver dans des ornières de glace et que Mercolady dise stop. Heureusement une bande de villageois nous aide à faire demi-tour et nous dormons dans un village proche dans ce paysage magnifique.

On découvre la chacha locale (sorte de raki à base des rebuts de raisins, autant dire ça tape la tête assez vite!) ce soir là ainsi que les sardines gardées dans le sel et le fromage du coin qui a plus le goût de sel que d'autre chose, et on danse dans le bar avec nos premières rencontres georgiennes

Le lendemain,on reprend la route, on repasse par Batumi puis on fait le grand tour pour finalement approcher vraiment de l'Arménie:

On dort à la frontière où nous chantons du Aznavourian et où nous rebaptisons le douanier "larme à l'oeil" lorsque celle-ci perle à son oeil quand il voit écrit Frankian sur mon passeport.

Ca y est, on est au bout du voyage, enfin au dernier point qu'on voulait traverser avant d'entamer "le retour". C'est un moment très particulier. On arrive à Yerevan, et la ville nous apparaît grise, architecture à la russe et les kilomètres infinies de neige qui nous ont amené jusqu'ici se transforment en neige piquetée de pollution.

Mais comme toujours, on est pas les dernières et on attrape deux auto-stoppeurs sur le bord de la route à l'entrée de Yerevan qui nous amènent directement au coeur de la ville, sur le parking de Jean-Paul existential, un bar où nous allons établir les quartiers généraux.

Apparemment le vrai froid, c est-à-dire -20 degré a disparu depuis la veille et nous sommes chanceuses d'arriver à la fonte des neiges dans toute la ville.

Yerevan, on y côtoie de près le restaurant Navavar qui nous offre l'hospitalité des toilettes, non négligeable, de l'eau et de la bonne vibe!

Au memorial du génocide, on rencontre Haykuhi, une historienne qui nous apprend beaucoup et que vous pouvez écouter dans notre émission 6 sur l'Arménie

Jakian, Susanian et Marie-Hian sont de sortie plusieurs fois dans la ville et déposent des petits pas blancs partout, en particulier au musée Paradjanov, quel artiste, nous sommes fans!

Dans la rue, nous nous sentons regardées pas toujours de manière très agréable, on sent la distance culturelle et notre souffle de liberté ne plaît pas à tout le monde.

Evidemment nous rencontrons tout un tas de gens exceptionnels avec qui nous partageons : Arpi, Arax, Vahe, Rob, Stepan, Marcia, Mickaël, Alizé...

Kamin'é joue sa trentième représentation au Calumet Bar (un bar tenu par des arméniens de la diaspora venant du Liban), et Koterine fume le calumet de la paix au milieu du spectacle.

On ressent combien le fait que le génocide ne soit pas reconnu partout crée un bloquage dans la mentalité des gens qui restent largement obsédés par cette histoire. Je vais moi-même là bas pour y connecter cet aspect de mon histoire mais il a fallu que je traverse tous ces kilomètres pour me rendre compte que ma famille vient géographiquement de la Turquie actuelle !

On reprend la route et on arrive à Tbilisi en Georgie où nous sommes attendues au Backstage 76, la base de familia: Romain, Brice et Aurélien tiennent ce lieu : bar, concert vraiment bonne base. On se sent trop bien. On est garé dans la forêt au dessus du parc où on a retrouvé Yvan et Ana qui attendent leur visa pour la Russie.

Et on rencontre Niaz de 33A, super groupe de musique que vous pouvez entendre dans l'émission 6 aussi. Il nous accueille dans son atelier pour créer l'émission radio et nous invite à découvrir l'art culinaire géorgien. Bref on passe vraiment du bon temps et reprenons la route pour Istanbul où nous nous sommes concoctée une tournée démentielle...

On poursuit la route le long de la Kara Deniz: la mer noire par le nord de la Turquie, horrifiées des milliers d'affiches hautes comme des buildings à l'effigie du "oui" de "celui qui ne faut pas nommer" et arrivons à Istanbul de nuit. la route a duré 4 jours cette fois mais on en a plein le dos.

Heureusement Marcia et Mickaël qu'on a rencontré à Yerevan sont déjà passés par Istanbul et nous ont filé le plan qui tue pour se garer dans la Babylonia: le parking gratuit de Moda au quartier Kadikoy à deux pas de la mer Marmara, c est le top.

Là comment vous dire Istanbul, Constantinople, Babylonia, c'est le tourbillon, elle nous embarque dans son flot comme des coquillages dans le ressac, on a envie de tout voir, tout sentir, on arrête presque de dormir pour sentir le jour et la nuit la vibration de cette ville exceptionnelle.

On retrouve Aaron rencontré en Bosnie. Melik vient d'Antalya et nous emmène voir Baba Zula en concert puis chez sa mère dans un quartier éloigné Bagcilar. Cem et Lydia viennent nous rendre visite d'Ankara. Neco est là aussi et nous fait découvrir le groupe Kolektif Istanbul et les nuits sont infinies au bar Arsene Lupen, Zor ou Arkaoda.

On kiffe le ferry qui nous permet de traverser de la partie orientale de la ville où nous vivons, plutôt bobo artiste pour dire vrai : Kadikoy ; et à la partie européenne : Karakoy, Beyoglu et Istiklal sokak la rue la plus fréquentée que j'ai jamais vu, des milliers de gens en permanence, des musiciens tous les 10 mètres, c'est vraiment une sacrée expérience.

Et soyons honnête, la police partout et la justice ???

En plein dans le remue ménage du référendum approchant, les manifestations pour le non sont bien présentes dans les différents quartiers mais la propagande pour le oui, clairement plus outillée nous a fait complètement halluciner, toujours les portraits géants d'Erdogan partout.

Alors on est bien contentes de voir la résistance à l'oeuvre dans la rue même si au moment où j'écris cela, hélas le oui est passé, comme on pouvait s'y attendre, étant donné notre foi en l'honnêteté des politiques. Quelques réflexions intéressantes à ce sujet dans notre émission de radio 5 si ça vous intéresse.

A Istanbul, on joue Kamin'é 4 fois: à Kumbaraci 50 et à Kabile Sahne à Beyoglu et à Kadikoy Theatron et Cadir Studyo côté Kadikoy.

Le transport des affaires est rocambolesque. Pour la première date , on tente un taxi mais c est très cher et le trafic est sans répit, on a peur d'arriver après l'heure du spectacle, on finit par sauter dans un métro, suer et courir mais une très belle représentation

Après on opte pour le déplacement du matériel du spectacle via ferry et métro, c'est un peu plus sport mais tellement moins long et moins cher...

On rencontre Dany et Seda, deux anges des nuits stambouliotes, Ozgün Coban une star de série TV, Emre business man de la mini bakery, Feyza, Berlina, Coco, Tayfun, Mart.............

Et au bout de deux semaines on peut dire qu'on a essayé tous les moyens de transport de la grande Istanbul fidèle à ce que nous en avons lu dans la bâtarde d'Istanbul d'Elif Shafak: on vous le recommande.

Ferry, Bus, Tram, Dolmus (sorte de mini bus desservant les quartiers à toute heure), Metro, Taxi, Train, Tünel (sorte de funiculaire qui permet dépasser du bas au haut de la colline de Karakoy) , Marmaray (métro sous la mer)

Ah et c est sans vous parler du big bazar où on a envie d'acheter tout ce qu'on voit mais c'est un labyrinthe aux 1000 échoppes...ou encore le fameux flee market du dimanche, le marché gitan où tout est à "bir lira" soit environ 20cts...

A Cadir Studyo, lieu de nouveau cirque assez avant-gardiste où nous avons joué, Jake, Susana et Marie-H prennent le temps de rencontrer Zeynep, une femme aux convictions bien trempées qui fait plaisir, vous pouvez la retrouver dans l'émission 7 d'un Ange dans le Moteur.

Bref, tant de choses à dire, nous on flotte au milieu de tout ça, on essaie de pas en perdre une miette parce que c'est trop fort et puis ça nous plaît et puis on sent que le voyage avance à grands pas et que bientôt on va vous retrouver, ça nous fait plaisir et ça nous fait flipper en même temps, c'est intense tout ça.

Alors on reprend la route direction la Bulgarie où Ani, une amie musicienne du groupe Perija rencontrée en Macédoine et que vous pouvez entendre dans l'émission 3, ça déchire.

Elle nous invite dans la montagne Rodopi pour prendre un peu de temps dans une petite maison.

On embarque Lars et Ivana rencontrés à Istanbul à l'arrière du camion, on passe la désinfection et les rayons X à la frontière bulgare et on arrive à Plovdiv où la bande de copains musiciens balancent son son dans la rue.

Lars et Ivana Tanya (djembé) et Ani (tambura)

On prend la route des montagnes: Doberstan le lendemain et après un début de printemps qui commençait à nous réchauffer le cœur et les os, nous revoilà au cœur de l'hiver. Il neige tous les jours un peu et il refait froid alors on en profite pour vous concocter une super émission radio et faire du feu dans les poêles de la maison et prendre soin des chats et chiens qui la peuplent. On fait aussi une superbe balade dans le vent au bout de laquelle on est émerveillées face au canyon et on tchatche pas mal.

Voilà quelques bribes de nous sur la route, il y a tellement à dire, j'espère que ces quelques mots vous feront plaisir.

On vous embrasse et on va laver nos costumes, véritable rituel, parce qu'on joue dimanche à Sofia !!!


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